5 erreurs à éviter quand on rachète une PME

Découvrez les 5 erreurs les plus courantes à éviter lors de l’acquisition d’une PME, et apprenez comment sécuriser votre investissement pour garantir une reprise réussie et rentable.

5/8/20244 min read

piège à éviter
piège à éviter

Introduction

Racheter une PME peut être une opportunité extraordinaire pour se lancer dans l'entrepreneuriat sans partir de zéro. Cependant, une acquisition mal préparée ou mal exécutée peut vite tourner au cauchemar. Beaucoup de repreneurs commettent des erreurs qui compromettent la rentabilité et la pérennité de l’entreprise acquise. Dans cet article, nous passons en revue 5 erreurs courantes à éviter lors de l’achat d’une PME.

1. Négliger l’audit d'acquisition de l’entreprise (due diligence)

L’une des erreurs les plus fréquentes est de se précipiter sur une opportunité sans réaliser un audit approfondi. La due diligence permet d’examiner la situation financière, juridique, fiscale et sociale de l’entreprise. Sans cette analyse, vous risquez d’acheter une entreprise avec des dettes cachées, des problèmes de trésorerie, des conflits sociaux ou des engagements non déclarés.

Comment éviter cette erreur ?

  • Faites appel à des auditeurs financiers (cabinet d'expertise-comptable) et un avocat spécialisé (de préférence spécialisé en transactions) pour examiner les comptes et les contrats.

  • Analysez les bilans financiers des 3 à 5 dernières années.

  • Vérifiez les contrats en cours (clients, fournisseurs, bail commercial, salariés).

    • Commerciaux (clients)

    • Approvisionnement / prestation (fournisseurs)

    • Immobilier (bail commercial)

    • Social (contrats de travail)

  • Évaluez la situation fiscale (revue des liasses fiscales et de la correspondance avec l'administration fiscale) et sociale (liste des salariés, correspondance avec l'inspection du travail, CSE, etc.) de l’entreprise pour éviter toute mauvaise surprise.

2. Surpayer l’entreprise

Il est facile de se laisser emporter par l'euphorie d’acquérir une PME et d’accepter un prix trop élevé. Certains cédants surestiment la valeur de leur entreprise en raison de leur attachement personnel ou de projections de croissance optimistes.

Comment éviter cette erreur ?

  • Ayez une discussion avec le cédant pour bien comprendre les fondements de valorisation de l'entreprise, bien souvent, le cédant peut avoir une idée préconçue de la valeur de la société et malheureusement souvent éloigné du prix de marché qu'un acquéreur peut vraiment payer

  • Utilisez plusieurs méthodes d’évaluation (multiple d'EBITDA, DCF, valorisation des actifs). La méthode des transactions comparables reste la méthode la plus usitée (le challenge pour l'acquéreur reste d'identifier des transactions vraiment similaires à l'entreprise qu'il souhaite racheter)

  • Négociez un crédit vendeur pour lisser le paiement sur plusieurs années et partager le risque avec le cédant.

3. Sous-estimer l’intégration et la gestion post-acquisition

Acheter une entreprise ne se limite pas à la transaction financière. L’intégration et la gestion post-reprise sont des étapes clés pour assurer la continuité des opérations et éviter une perte de performance.

Comment éviter cette erreur ?

  • Prévoyez une période de transition avec l’ancien dirigeant pour assurer un passage de relais en douceur, en général il faut viser 1 an puis un accompagnement dégressif (passer le cédant à un mi-temps par exemple)

  • Identifiez et fidélisez les collaborateurs clés dès le départ (globalement il s'agit ici du comité de direction, la question à vous poser est "que se passe-t-il si il ou elle quitte l'entreprise demain ?" si l'impact est important alors il s'agit d'une personne clé dans l'entreprise)

  • Communiquez efficacement avec les salariés, les clients et les fournisseurs pour les rassurer et maintenir leur engagement. Ici, il faudra prévoir un plan de communication clair, vous présentant ainsi que votre plan de développement pour l'entreprise

  • Évitez les changements trop brusques qui pourraient perturber l’organisation et les relations existantes. Les salariés sont souvent très attachés à leurs habitudes, le repreneur doit agir progressivement.

4. Mal structurer le financement de l’opération

Une erreur courante est de mal évaluer les besoins financiers et de ne pas prévoir suffisamment de trésorerie pour le développement de l’entreprise après l’acquisition. Certains repreneurs contractent une dette trop lourde, rendant la gestion financière intenable (intérêts financiers trop importants et annuités trop élevées)

Comment éviter cette erreur ?

  • Ne vous contentez pas d’un financement bancaire classique, explorez les prêts Bpifrance, le crédit vendeur, ou l’apport d’investisseurs (fonds propres ou quasi fonds propres).

  • Assurez-vous d’avoir un matelas de trésorerie suffisant pour faire face aux imprévus et financer le développement post-acquisition. Lors des audits, vous calculerez le BFR (besoin de fonds de roulement) concrètement le niveau de trésorerie nécessaire à "faire tourner" l'exploitation de la société, vous ne devrez jamais descendre en-dessous de ce niveau au risque de vous trouver en cessation de paiement

  • Vérifiez que l’entreprise génère assez de cash-flow pour rembourser les dettes sans compromettre sa rentabilité. Il s'agit ici du premier devoir à faire quand vous analysez une société, quelle trésorerie génère-t-elle ? Sans génération de trésorerie, pas de remboursement de dette

5. Ne pas s’entourer d’experts

Par orgueil ou pour des considérations financières, trop de repreneurs pensent pouvoir tout gérer seuls et sous-estiment l’importance de s’entourer d’experts pour les accompagner dans leur acquisition.

Comment éviter cette erreur ?

  • Faites-vous accompagner par un expert en transmission d’entreprise ou un cabinet de conseil spécialisé.

  • Consultez un avocat en droit des affaires (actif dans les transactions) pour sécuriser le protocole de cession.

  • Travaillez avec un cabinet d'expert-comptable (idéalement avec un cabinet qui connait bien le secteur d'activité de l'entreprise) pour valider la viabilité financière de l’opération.

  • Échangez avec des sachants du secteur qui pourront partager leur analyse et vision du secteur.

Même si ces experts représentent des frais au moment de l'opération, ils vous auront fait gagner énormément de temps et d'argent post opération. Il n'y a rien de pire pour le repreneur que de découvrir un vice caché de plusieurs dizaines de milliers d'euros quelques mois après l'acquisition qui n'était pas encadré dans la GAP juste pour économiser quelques milliers d'euros sur l'audit.

Conclusion

Racheter une PME est une démarche engageante qui demande une préparation rigoureuse et une exécution minutieuse. Négliger la due diligence, surpayer l’entreprise, mal gérer l’intégration, sous-estimer le besoin en financement et ne pas s’entourer de conseils sont des erreurs fréquentes qui peuvent mettre en péril votre projet. En évitant ces pièges et en structurant bien votre acquisition, vous maximiserez vos chances de succès et pourrez pleinement profiter du potentiel de votre nouvelle entreprise.

Si vous envisagez de racheter une PME, prenez le temps de bien vous préparer et faites-vous accompagner par des professionnels pour sécuriser votre investissement et assurer une transition réussie.